– Loraine dans son mot d’acceuil a souligné combien ce thème était d’actualité par son importance et enjeux immédiats. Après la loi Sapin, l’Europe vient de prendre le relai sur la corruption, la directive « Barnier » sur les brevets européens vient de trouver ses textes d’application, dans le domaine de la RSE le devoir de vigilance des entreprises vient d’être fixé juridiquement. Le rôle du citoyen derrière ces initiatives est essentiel et dans la réalité derrière ces valeurs sous jacentes il est la dynamique d’un mouvement vertueux.
– Fabienne a commencé par un lien d’expérience entre comment une entreprise privée (CCF) avait bati son succès sur une mise en oeuvre volontariste du principe de subsidiarité…principe aussi fondateur du fonctionnement européen et fondé sur une valeur importante de confiance dans la chaine de gouvernance. L’humanisme inspire le systeme de valeurs européen et se constate concrètement dans de nombreux textes autour de la concurrence, numérique, climat etc. Mais les débats autour de la Pologne / Hongrie remettent en exergue les principes de démocratie: état de droit, séparation des pouvoirs inspirés de Montesquieu (législatif/executif/ judiciaire) accompagné de la liberté d’expression…valeurs qui semblent aller de soi mais qui en fait deviennent de plus en plus défiées. La guerre d’Ukraine démontre que ce modèle est envié et a une valeur qui justifie des sacrifices extrêmes. Il est important de se rendre compte que cet acquis ( potentiellement fragile) est déjà un résultat essentiel et identitaire de l’Europe.
Giscard voyageant en europe pouvait dire : » je me sens chez moi et ailleurs ». L’Europe peu paraitre lourde, c’est peut être le prix à payer pour cette valeur de fond : le respect des identités.
– Carine a remis la question des valeurs dans les affaires en perspectives dans une articulation entre individus et strates politiques. Les affaires ont une valeur par rapport au développement, la valeur crée et partagée. Les organismes internationaux ( ONU, OCDE..) participent à ce partage, aide de 85 milliars /an, en fait assez insignifiante… un relais de subsidiarité est donc necessaire. Le niveau des états est indispensable. Mais le défi réside dans le manque de lisibilité des politiques publiques par le citoyen…d’où la necessité de mettre en oeuvre un processus crédible d’évaluation ( LOFI). Enfin ce systeme de valeurs se traduit par l’influence par le droit et en particulier la soft law. Mais le droit ne peut tout solutionner. L’exemple des législations sur la corruption: l’angle d’attaque est fondé sur la transparence… une approche technicienne qui peut s’avérer sans limite….alors qu’au fond c’est la confiance qui compte! Il s’agit donc bien de retrouver, sans naiveté, une société dont les liens entre les citoyens sont bien fondés sur un systeme de valeurs…que le droit peut matérialiser mais pas l’inverse.